Tout semble être alimenté par des mots et des concepts. Ils sont l’expression de sentiments, de sensations, de ressentis qui ne résultent que d’une mécanique animale. Le coeur, et l’esprit, ne sont que chimie.

Comment alors légitimer une existence consciente ?

Pourquoi avoir inventé la lettre, le mot, le verbe ? La communication, serait-elle, à ce point essentielle à l’être humain ?

Le détail, la précision du langage, ne sont que témoins de la volonté d’être. Les inventions, les mythes, les religions, qu’un moyen d’affirmer une présence de droit.

L’Homme veut être libre, et s’invente une condition.

Alors que son destin est sordide, comme chaque être en ce monde, il veut être de valeur. Il se doit de trouver une raison aux événements, une morale aux choses, une justice pour ses semblables.

Alors que l’absurde est la définition de la vie, il invente le sens.

Mais il a le don de conscience, inexplicablement, et celui-ci dépasse de loin l’unique moyen de survie. Mais serait-ce alors un poison ? Dont les romantiques s’enivrent jusqu’au gouffre ? Ou bien alors la canne sur laquelle le genre humain s’appuie pour dépasser un jour sa condition ?